Alors que je songeais, allongée sur mon lit
Je levais les yeux et vis, transperçant la nuit
Une sombre clarté qui devant moi reluit
Je me frottais mirettes et point n’en revenais
Est-ce donc un rêve ou la simple réalité ?
Serais-je folle ou trop souvent alitée ?
Ces halos prirent formes et vis apparaître
Une drôle de diable accompagné d’une diablesse
Je n’y croyais pas, serai-ce l’heure de renaître
La diablesse me sourit, silence de la prêtresse
Ses grands yeux aux iris de chat d’un pâle bleuté
Lisaient malgré moi au plus profond de mon âme
Ses cheveux noirs d’ébène, tel une nuit étoilée
M’envoûtèrent et endormirent tout mon vague à l’âme
Elle était vêtue d’une toge transparente blanche
Qui laissait apparaître de belles formes gracieuses
Ses cheveux obscurs tombaient en avalanche
Sur ses seins d’une pudeur voluptueuse
Paradoxe du monstrueux peuple de l’Enfer
Qu’est cette beauté vénéneuse devant moi
Je tremble, je frémis, j’en ai l’âme à l’envers
Je ne sais que faire, pétrifiée, prise d’effroi
Le drôle de diable avait un regard de braise
Ses yeux flamboyant me mettaient mal à l’aise
Vêtu complètement de noir, air funeste
Je cherchais la cause de leur venue celest
Que ferais tu pour oublier ta souffrance ?
Demanda la diablesse
Que nenni, c’est la raison de mon errance
Ma douleur est mon guide de la vie, ma maîtresse
Quelle est donc cette chose que tu pries chaque jour ?
Questionna le diable
Je béni chaque nuit mon tendre, mon amour,
Car son cœur n’a d’égal que le Soleil vénérable
Alors dans notre royaume si moribond
Comme nous sommes ici venus, nous repartons
Puisses tu toujours avoir un cœur aussi bon
Pour que jamais dans notre gouffre nous l’enterrons
Je me réveilla, en sueur, horrifiée
Comment ai-je pu de la sorte les offusquer
Moi qui les supplie chaque jour, ange déchu
Ils ne m’ont pardonné, jamais les ai revus
PS : un peu d'indulgence, c'est le premier que je fait tout (ou presque ) en alexandrins ...