La défunte au sourire d’ange.
Les paupières closes, comme dans un songe,
Cette enfant pâle serre en ses mains un bluet,
Petite fille sage qui le Styx longe,
Lèvres entrouvertes pour livrer ses regrets.
Je me souviens encor, glanant à tes cotés
Les champs de ce bonheur au parfum d’innocence ;
Les épis mûrs gorgeaient de nos espérances.
Comme nous les chérissions nos mois de juillet !
Ton rire, clochette cristalline sonnait
L’heure de rendez-vous charmants et pudiques.
Les monts alpins en ont plagié la musique
Et mon cœur tressaille à chaque couplet.
Qu’est-ce cette pénombre, ce silence lourd ?
Plane dans ta chambre un voile, sombre douleur ;
C’est un chant funèbre aux oreilles d’un sourd,
Un requiem porté par des regards en pleur.
Paupières closes comme dans un songe
Un sourire d’ange, en tes mains un bluet.
Non je rêve ! Ouvre les yeux que j’y plonge
Pour t’insuffler la vie de nos mois de juillet.
Laisse l’écho percer un instant l’au-delà !
Déposer sur tes lèvres blêmes un baiser
Pour t’accompagner dans la maison où tu vas,
Soudé à un ange qui ne sait plus voler.
(Arwen Gernak)
29-01-05
ire d’ange.