ADAGIO
Je m’attendrais à un adagio, très lento ;
Je voudrais te dire piano, pianissimo…
Frôle de tes doigts habiles le clavier
Les touches blanches et noires de mon passé.
De variation en variation, compose-moi !
Réécris en harmonie une partition
Qui fera rougir Verdi et sa Traviata,
Qui mènera les âmes à la perdition !
Et puis lentissimo reviens à l’adagio ;
Romps et apprivoise l’instrument insoumis ;
Taquine-le pour qu’il frémisse avec brio,
La plus divine de toutes les symphonies.
Non ! Grime-moi d’une élégiaque sonate,
De celles qui font rêver les nouveaux amants,
Un clair de lune d’un vieux piano germant
Et qui s’envole en notes écarlates.
(Arwen Gernak)
30-01-05