Je m’en vais loin de tout.
Dernier regard sur ceux qui m’ont aimée,
Fermer la porte, un tour de clé,
Allumer la radio, clore les rideaux,
S’asseoir au sol, le mur contre le dos.
Mais aujourd’hui, à quoi m’accrocher ?
La lune est en deuil et craint de se montrer.
En amour, une dernière fois, j’ai tout donné.
Mais cette confiance en ce jour m’a condamnée.
Je l’aimais, amour impossible me dira-t-on !
Pourtant je le croyais bien plus qu’une illusion !
De l’autre côté du miroir, il doit bien rire,
Cet homme que j’aime encore et admire.
Pardon, pour trop de temps, t’avoir importuné.
Pardon, d’avoir seulement osé t’aimer.
Pardon, pour tes heures précieuses gaspillées.
Pardon, pour m’être dans ta vie imposée.
Laisser couler les larmes refoulées,
Claires les idées, calmement se décider.
Si parfaite cette lame d’acier trempé,
Contre moi désespérément la serrer.
Et puis longuement, la contempler,
Comme pour l’acte futur s’excuser.
Cicatrices, tabernacles excommuniés
Témoignent encore des combats menés.
Ce soir la force de lutter s’en va
Il me faut penser uniquement à toi.
De mon étouffement je dois te libérer
Et silencieusement m’en aller.
J’emporte pour mon dernier voyage
Sur fond de neige, une précieuse image.
J’emporte en des lieux inconnus
Tout l’amour qui folle m’a rendue.
(Arwen Gernak)
31-01-05