Cueille-moi !
J’ai traversé le miroir, me suis avancée
En toute candide et parfaite nudité,
Vers la plénitude de cette volupté
Des sens en feu, des chairs en brasier.
Impalpable frontière entre réalité
Et esprit en quête de seule vérité.
Hasard faut-il bénir l’aléa de tes dés
Ou savais-je que telle était la destinée ?
Union divine des uniques initiés
Incomplétude s’alliant à complicité,
Je me dévoile à tes yeux comme une insensée
Pourtant, je porte une part de l’inexpliqué.
Dissipe d’un coup de cœur enfin rassuré
Le voile involontaire, entre nous immiscé !
Permet qu’une femme en toute sincérité
A toi se voue et te soit ainsi consacrée.
Les idées disparaissent et se font clarté.
Elle, simple et nue en apparat de mariée,
Partie intégrale de cette réalité,
T’offre sa vie et plus, sa mort, pour te sauver.
Ne le perçois pas comme don d’humanité,
Mais comme offrande du néant à l’homme né.
Sublime-la en te dressant comme rocher
Et plonge sans crainte dans cette immensité.
(Arwen Gernak)
05-02-05
texte déposé 2005