Petite au regard renard.
Une petite fille adorable a croisé ma route. C’est une enfant si jolie avec ses longs cils noirs et son regard renard. Ce qui m’a le plus bouleversée, ce sont ses questions, pas des recherches philosophiques, pas des doutes existentiels, non, mais de simples questions.
Elle observe ce qui l’entoure et interroge celui qu’elle croit plus savant qu’elle. Ah petite fille ! …………. J’hésite à lui répondre. Ne vais-je pas souiller son monde d’innocence, lui transmettre une vision erronée ? Mais la petite est tenace, elle veut savoir alors je ne peux qu’espérer en ma nature naïve.
- Dis Arwen, pourquoi l’oiseau s’est envolé ?
- Mon amour de petite fille je ne sais pas. Peut-être a-t-il eu peur que tu l’attrapes pour
le mettre en cage. Tu sais je pense qu’il aime la liberté ; il veut pouvoir visiter tous les
paysages, se poser dans tous les jardins. Il ira chanter ainsi où bon lui plaît en
essayant de ne pas se blesser. Mais je ne suis pas l’oiseau, petite, et il y a peut-être
mille autres raisons.
- Dis Arwen, pourquoi ton chat est mort ?
- Mon amour de petite fille, ce chat a sans doute accompli sa mission. Il a donné tout ce
qu’il avait et puis s’en est allé, content de son ouvrage. Il n’est pas vraiment mort :
moi, je l’ai dans mon cœur comme toujours. Il est là bien au chaud, dans ma mémoire.
- Dis Arwen, pourquoi il y a tant de désordre dans ta maison ?
- Mon amour de petite fille, je ne sais pas. Parce que je ne fais plus rien dans les
règles, je ne me soumets plus à l’ordre appris: cela ressemble au désordre de
mon cœur. Tu vois, ma maison ce ne sont pas ces murs et ce sont tes questions
innocentes qui ont mis le désordre. Mais je commence à l’aimer.
Petit amour, petite fille, du haut de tes trois pommes ne deviens jamais un homme !
(Arwen Gernak)
Février 05