tu la contemples une dernière fois
les souvenirs se bousculent
les yeux noyés, la gorge serrée d'émoi
toutes tes valeurs basculent
tu la regarde avaler ces pilules
passeport pour la précieuse quiétude
tu te sens inutile, fixant la pendule
vous rapprochant de l'échéance, brisant la plénitude
elle s'allonge, un sourire dessiné
sur son visage enfin reposé
elle a rendu les armes, avoué sa défaite
elle n'a pu controler sa vie mais sa mort est parfaite
tu reste à son chevet, l'accompagnant pour sa sortie
toi qui fût son dernier et unique bonheur
toi qui l'a soutenu tout le long de la maladie
c'est ton visage qui l'escorte vers la lueur
doucement elle s'endort, paisible
tu pleure tant son départ, trop tôt
le cancer n'aura pas eu son coeur, impassible
et son amour vivra pour toujours là-haut