Nul écrit vain.
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 MON TESTAMENT A JOHN...

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Arwen
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Arwen


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MessageSujet: MON TESTAMENT A JOHN...   MON TESTAMENT A JOHN... Icon_minitimeJeu 3 Mar à 0:17

MON TESTAMENT A JOHN...

6h30. Pas encore vraiment le jour. Un vent cinglant s’engouffre sous un amas putréfié de feuilles mortes. Ce n’est peut-être pas le temps idéal pour suivre le programme, mais elle éprouve cet élan de se rendre là-bas.
Chaudement vêtue, anonymement pour ne pas attirer les regards, Christine embarque son chevalet et son attirail de peinture à l’arrière de la Safrane.
Direction : Namur, au pied de la citadelle, en bord de Meuse. Elle seule sait pourquoi.
Route dégagée en ce dimanche sibérien : les fêtards cuvent leurs excès.
Parkings encore déserts à cette heure matinale : Christine aime l’exclusivité du lever du jour sur le fleuve.
S’appuyant au rebord des garde-corps, elle se penche. Un fin drap de brume sépare encore son âme du miroir que cette eau saumâtre deviendra.
Encore un peu de patience avant le premier rayon solaire et le voile s’estompera.
Christine, impatiente, se laisse pénétrer par le morceau que son baladeur diffuse : Requiem for a dream…. Parfait, choisi méticuleusement pour le tableau qu’elle veut réaliser.
La voilà, la lumière ! Un accéléré du cœur, un moment d’angoisse et puis un tendre frisson. Le visage tant aimé danse dans le plissement de l’onde, puis se calme et se montre dans toute sa beauté fantomatique.
Christine est venue lui confier son testament. A lui, après, de l’autopsier s’il le désire…

« John, mon amour,

Qu’il est sans doute vain d’offrir en héritage, un sentiment ! Pourtant une envie soudaine me prend de chanter à ton cœur ce que chante le mien.
Pas de raison évidente pour expliquer le destin d’une rencontre qui ne devait mener qu’à un échange d’idées. Mais un instinct primitif faisant vibrer mon cœur, sans motif apparent, au son d’une critique, m’indiqua une voie qui se révéla libre d’accès.
Toujours confiante en mon flair, j’ai conduit mes pas dans ta direction. Je savais que rarement mes pressentiments s’avéraient fallacieux : aimer un fantôme était l’aboutissement.

Un amour comme je l’espérais et comme toi, sans doute, tu le redoutais. Ils durent rire beaucoup ceux qui l’ont vu grandir en moi……. IMPOSSIBLE, INACCEPTABLE, INCONCEVABLE, voici les mots que les gens sensés me répétaient. Même toi au fond, j’en suis certaine, tu t’y ralliais parfois. Oser enfreindre des conventions au risque de tout perdre ! Quitte ou double, cet élan vers la folie ! J’ai toujours favorisé les hors-pistes et c’est là que je suis en ces instants.


T’aimer c’est accepter ton lent et long départ vers la vie, la vraie. C’est accepter une valse dans les étoiles et savoir qu’un jour, une femme réelle cette fois, sera dans tes bras. Dès le premier pas, je savais qu’un jour je danserais avec mes souvenirs. Cette valse à mille temps, finirait en un.
T’aimer c’était, et cela reste, se faire accuser de folie par tous ceux qui n’aiment pas T’aimer : m’en tenir à une promesse faite il y a longtemps et que toi seul connais. Toi qui ne l’approuvera sans jamais.
T’aimer : avancer à l’encontre des règles de la normalité. T’aimer : renier une vie banale, choisir une mort qui ressuscite.

Aucun regret, même pour ce qui sera de nous : ton chemin se déroule et s’éloigne du mien inexorablement. Cela était tangible dès le premier rendez-vous. Je n’avais et n’ai toujours qu’à t’offrir ce que nul amant ne voudrait : un esprit qui ne se fera jamais chair mais qui t’aime au-delà des limites de l’entendement humain. Amour cosmique m’avais-tu un soir reproché : oui, définition précise de ce que je ressens ! Folie pour esprit doté de toute sa raison ! Alors folle je suis…. T’aimer c’est indicible ! Je peux en faire le tour mille fois : seule certitude, je t’aime!

Les mots glissant comme la soie qui m’habillait et que par évocation, tu ôtais de tes mains sensuelles ! J’aurais tant aimé être le masque qui caresse ton visage, comme il m’aurait plu de prendre la place de cette belle brune que tu enlaces d’un bras protecteur.
Paravent contre les tourments, tu la soutiens dans l’ombre de son chant. Tu assassines la médiocrité de vivants qui la convoitent. John un prénom romantique quand il te sied d’en adopter un ; Errance le plus souvent, Adoré quand il te menait jusqu’à mon âme.
Des baisers passionnés, une bouche et son palais qu’à toi seul j’ai réservé, des mots d’amour véhiculés par des fibres optiques, un corps possédé après l’avoir deviné……

Je te laisse en héritage, un amour étrange, en dehors de tout entendement humain.
Pauvre legs, je l’avoue : disposes-en à souhait. Si toutefois, il devait te paraître risible, renonces-y par respect pour sa sincérité….

Une tendre inconnue. »


L’unique tableau est là, le seul que Christine ait jamais voulu peindre : son amour de fantôme
………..


(Arwen Gernak)
27-05-05
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