La désillusion de René Daumal

La désillusion

Blanc et noir et blanc et noir,
attention, je vais vous apprendre à mourir,
fermez les yeux, serrez les dents,
clac ! vous voyez, ce n’est pas difficile,
il n’y a là rien d’étonnant.

Je vous parle sans passion,
noir et blanc et noir et blanc,
clac ! vous voyez qu’on s’y fait vite,
je vous parle sans amour,
et pourtant vous savez bien…
- il faut être évident jusqu’à l’absurde -

Blanc et noir et blanc et noir et noir et blanc,
si nos âmes échangeaient leurs corps,
il n’y aurait rien de changé,
alors ne parlez plus de corps ni d’âmes.

Blanc, noir, clac ! c’est la seule chose
qu’ensemble nous pouvons comprendre,
(mais n’est-ce pas qu’il n’y a là rien de tragique ?)

Je vous parle sans passion
blanc, noir, blanc, noir, clac,
et c’est mon éternel cri de mourant,
ce cri blanc, ce trou noir…
Oh ! Vous n’entendez pas,
vous n’existez pas,
je suis seul à mourir.

RENE DAUMAL

Merci Gmarie, tu sais combien cet auteur m'est cher et pour diverses raisons.
Merci au destin qui un soir mit sur ma route un peintre de chez moi, le plat pays qui est le nôtre.
Merci pour les couleurs partagées, pour les coups d'espoir quand tout est noir, pour la musique de tes pastels et pour la palette de tes mots.
Un artiste qui s'entrelacent dans les arts et qui triomphe de la banalité!
Merci tout simplement d'être!
Je t'embrasse, Arwen

C’est moi qui te remercie, grâce à toi et tes amis, je découvre un « nouveau monde »….
En vous, je retrouve mille raisons de ne pas « mourir »… Encore merci.
Avec toute mon amitié. Humblement l’artiste gmarie.