Matin d'Eté.
Thérèse se leva tôt en ce 1er juin.
Elle, d'habitude si déprimée, prit plaisir à sentir les doux rayons du soleil caresser sa fine peau de pèche alors qu'elle ouvrait avec une précaution délicate les volets du chalet qu'elle avait loué dans les Vôsges.
Les légers grincements de la féraille contre le bois constituaient eux-mêmes une source subtile de frissons intenses parcourant tout son corps .
Thérèse apprécia un petit vent fugace qui apportait la première fraîcheur de la journée. Avec lui voyageait cette légère odeur de prairie commune pour les riverains mais fabuleuse pour les narines de la jeune femme. Thérèse ne put se retenir de gonfler sa poitrine et se délecter de ce parfum dont elle pouvait bénéficier à cet instant précis.
Le doux chant des oiseaux complétait l'harmonie naturelle du fabuleux paysage piqué d'innombrables couleurs florissantes. Une mésange vint même se poser sur l'épaule de la belle et lui susurra sa mélodie. Tels des amoureux, Thérèse et lui reprirent en choeur la féérie musicale. L'animal s'envola dans un signe d'adieu pour rejoindre les siens.
Thérèse saisit un fruit dans la corbeille qui ornait la table de chevet, une fraise sur laquelle le soleil dansait sans pudeur, et savoura le sucre rouge qui miroitait.
Cette explosion de sens s'accordait si bien à cet instant . La belle jeune fille, vétue d'une robe de nuit blanche, comprit que jamais elle ne revivrait un moment si parfait.
Telle une amazone enfourchant sa monture, elle s'assit sur la rembarde de la plateforme, contempla l'inoxydable beauté du panorama qui s'offrait à elle, ferma les yeux et se laissa bercer par les ailes du vent dans son vertige final.