Le vieil homme se balançait lentement dans sa chaise. Le bois craquait doucement berçant l’âme presque fanée. Sa barbe blanche lui donnait l’air ancien et fatigué, mais l’œil alerte témoignait encore d’un esprit vif. La fumée qui s’échappait de sa pipe se mêlait à la vapeur de son thé. Il porta la tasse à sa bouche et savoura ce qui, pour lui, était un des rares réconforts de la vie. Il se trouvait devant son feu de cheminée qu’il avait confectionné avec soin pour cette soirée particulière. Il regarda par la fenêtre et suivit des yeux les petits flocons de neige qui tombaient et qui créaient de minuscules étincelles dans le ciel obscur. Une soirée parfaite, se dit-il. La chaleur l’enveloppait et lui procurait un certain bien être. Il se dit qu’il avait de la chance de pouvoir vivre de cette façon. A l’écart de tout, mais possédant tout ce qu’il désirait. Que rêver de mieux ?
Sa femme se tenait derrière lui, silencieuse. Il se dit qu’elle devait apprécier, elle aussi, ce moment merveilleux, ce calme, cette douceur. Il se retourna lentement et lui fit un léger sourire. Allongée sur le ventre, un poignard planté dans le dos, sa femme ne put le lui rendre…