En une fraction de seconde.
Les bulles de champagne remontaient à la surface dans une course effreinée. Dans leur prison de verre, à la fille indienne, les libertines se dirigeaient vers le ciel pour ne plus en redescendre.
Sylvia porta la flute à ses lèvres pour goûter ce nectar bourgeois. Elle en savoura chacune des gorgées comme pour ne jamais oublier qu'un jour elle eut la chance et l'immense privilège de pouvoir s'en délecter. Quel délice ce crépitement aux bords de ses lèvres, quelle sensation cette chaleur et ce dynamisme qui font vibrer les papilles!
Son verre vide, Sylvia s'approcha de son hôte. Une démarche sensuelle et des courbes parfaites dans sa robe de satin vert rendaient Sylvia encore plus désirable qu'elle ne l'était à l'accoutumée. Les flammes de la cheminée s'amusaient à carresser de leurs reflets le doux vêtement: Sylvia était une déesse aux yeux de l'homme qui l'avait conviée.
Légèrement grise mais encore consciente, elle allait se donner sans regret. Sylvia poursuivit ses préliminaires en baissant d'une façon inimitable les bretelles qui ornaient ses épaules rondes et exquises. Dans un mouvement laissant entrevoir un semblant de maladresse, Sylvia laissa tomber sa robe de tissu scintillant.
Dans sa nudité complète, elle s'approcha de David. Cet homme, un parfait gentleman, se laissait guider par la danse langoureuse de sa compagne. Sylvia lui caressa le visage, porta délicatement les mains à son cou pour en défaire la cravate qu'il portait si bien.
Comme il faisait un peu chaud elle arracha sauvagement la chemise de son partenaire.
Elle découvrit alors avec stupéfaction la musculature virile qu'elle ne pouvait s'empécher de contempler. Elle embrassa ce corps si bien fait, allant jusqu'a verser sur ce torse parfait quelques gouttes de champagne qu'elle lécha sensuellement. Sylvia enleva le pantalon du bellâtre. Elle n'avait pas fini d'être surprise.
Dans toute sa splendeur le membre imposant se dressa. Impossible d'y résister: dans sa gourmandise, elle y gouta.
La soirée était parfaite. Tous deux firent l'amour, alternant douceur et bestialité, affection et indifférence.
Mais dans le feu de l'action, Sylvia commit une erreur dont elle n'allait pas se remettre de si tôt.
Au petit matin, allongée là, comme une fille n'appelant qu'au plaisir de la chair, Sylvia ouvrit les yeux et releva son buste encore empli de désir. Elle remarqua sur la table un petit mot accompagné d'une rose rouge sur lequel était écrit:
"Merci pour cette nuit, attends- moi ce soir ici. Nous irons vers d'autres horizons..."
Pas d'argent sur la table. Elle s'en doutait. Elle avait franchi une frontière et ne pouvait faire marche arrière. Mais peu lui importait...Le temps d'un unique baiser, elle avait réalisé que l'argent ne pouvait remplacer l'amour que ces deux êtres resssentaient déjà l'un pour l'autre.
Sam 16 Avr à 16:45
