Beauté oubliée
Une ode ou un sonnet, qui pourrait résister
Alors imaginez ce bel Alexandrin
Que l’on croyait usé, mais qui brille si bien
Tant sa forme est osée et le rang élevé.
Les rimes s’approchaient et même s’embrassaient
Pour alors nous donner, un doux plaisir coquin
Les voir ainsi s’aimer, sans penser à demain
Devrait nous inciter à nouveau à l’user.
Pourquoi le délaisser et ne plus y penser
Car il nous fait pleurer, encore maintenant
Quand ses tendres baisers, il pose lentement
Sur nos yeux étonnés par tant d’humilité.
« Laissons loin le passé » me direz vous après
Je vous accorderai le temps d’en lire juste un
Et ainsi vous verrez que même avant la fin
Ce beau vers si parfait vous fera chavirer.
Moi je n’étais pas prêt, au début à tenter
De peur de me tromper dans ce dur exercice
Mais alors commencé, je ne veux qu’il finisse
Tant cette volupté parvient à m’apaiser.
Réticent, je l’étais face à ce vers âgé
Maintenant adopté, je ne veux m’en défaire
Et je veux vous prouver qu’un frisson éphémère
Pourrait lui redonner sa jeunesse oubliée.