Comment te dire...
Cruel paradoxe que de ne pouvoir dire,
Ô mon âme, ces trois mots qu’en moi je porte
Mais qui occupent sans cesse mon devenir.
Malheur à toi, jour funeste, où tu m’emportes
En des replis de mon être où se consument,
Navrés d’être celés ainsi, tous mes désirs.
Ton visage partout se reflète, parfume
Tant de mes instants passés à me souvenir.
Étendue, seule, sur un lit de larmes
Désespérée de devoir à jamais taire
Insensés et fous, ces tendres mots sans armes.
Revivre tous les gestes mal interprétés,
Et recommencer, sans plus aucune crainte
Que celle d’embarquer dans le train du retard !
Un moment de répit, au nectar des heures succinctes,
Écoulées au rythme fou de ce temps bâtard,
Je me soûle à la fontaine de tes baisers
Étourdie par tant de fougue et de frénésie.
Tristement mon cœur avide de te désirer
Accroche un rayon de ton sourire à ma vie.
Inlassablement, chacune de mes pensées,
Murmure timide et doux de toutes mes nuits,
Entonnent fiers le chant de l’amour avoué.
ARWEN GERNAK
11 octobre 2004.