Il est là, toujours prêt, il attend
Il semble usé, fatigué par le temps
Le laissera t-on encore respirer ?
A son tour pourra t-il enfin danser ?
Il se détend à coté de son sac
Abattu comme après une claque.
Puis de la salle voisine, elle revient
Il aimerai tant épouser ses formes tous les matins
Etre pour elle son compagnon, l’ami de toujours
Etre aimé, considéré enfin avec amour.
Mais voilà, il venait d’être remplacé
Par un plus jeune, plus beau, plus racé.
Il ne perdait pas l’espoir de la reconquérir
Il rêvait pour lui encore d’un bel avenir.
Elle s’assit près de lui, préoccupée
Sera-t-elle prête pour virevolter ?
Il vit son regard se poser sur lui ce matin
Elle poussa le sac, le prit entre ses mains
Il n’y croyait plus depuis longtemps, il rosit
Ne bougeait plus bloqué comme par paralysie
Il venait d’être choisi, il saura faire les pointes
Courir le parquet, assurer les contrepointes
Vous avez reconnu pour qui elle a le béguin
C’est son vieux chausson de satin.[img][/img]