Vous, dieux de l’égypte.
Sphinx, au pied de ma pyramide,
Gardien de mes jours et de mes nuits,
Tu veilles sans un pli, sans une ride
Sur une tombe où le soleil, seul, luit.
J’ai quitté par erreur ce monde sordide
Où un amour humain m’avait conduit.
Désormais, je le laisse à ces avides
Qui à un ineffable chaos l’ont réduit.
Isis et vous, dieux de mes ancêtres,
Je vous invoque de mon catafalque,
Pour frapper de vos foudres, tous ces êtres
Qui pour un rien, une misère se défalquent.
Osiris et vous, dieux de mes espérances,
Toi, Anubis, transporte mon âme et mes armes
Au-delà de la vie et de ses transhumances
Pour que je puisse enfin tarir la source des larmes.
Ra, protège cet homme que j’aimais
Des vicissitudes qui l’attendent encore.
Et quand l’au-delà, nous donnera la paix,
Près de ma dépouille, vient déposer son corps.
Vous tous, dieux que j’honore,
Aimez-le puisque moi je ne le peux.
Réveillez-nous de cette stupide mort
Pour que notre amour devienne feu.
Sphinx, je me remets entre tes mains.
Toi, qui pour moi ne peux plus rien,
Garde mon tombeau comme un écrin
Pour celui qui viendra un beau matin.
Arwen Gernak – 19/12/04