Et si le temps se figeait, un instant, une seconde encore,
Juste le temps de t’observer, comme ce matin où tu dors…
Assis dans ce fauteuil de cuir, ton chat blottis contre toi,
Et moi, invisible présence, seule, toute proche, sans voie…
Et moi invisible à tes yeux, qui persiste dans mes rêves…
Et toi enfin, toi l’ange sombre qui me hante sans trêve !
Quoi ! me laisseras tu t’oublier ?!
Je m’y refuse du plus profond de moi !
Quoi ! laisser ton image s’échapper ?
Jamais je ne pourrais faire cela !
Quoi ! Ton doux visage s’effacer !
Pitié ! aie pitié de moi !
Perçoit-tu ce violent conflit en moi ?
Non, tu ne me vois même pas…
Je ne suis que lutte, je me noie !
Je ne pourrai pas tomber plus bas !
T’oublier ? je le devrais…
T’oublier ? je m’y refuse !
T’oublier ? j’y suis forcée…
T’oublier ? je suis recluse…
Car ton image est entachée…
Car j’ai voulu te revoir…
Car ces yeux que j’ai croisés
Furent différents de l’autre soir…
Cet autre soir où tu avais
Des étoiles dans le regard…
Car tu m’avais regardée !
Et réveillé en moi l’espoir
Avant de me plonger dans le noir…
Ô désespoir ! Ô désespoir…